Le bon pasteur, le bon berger

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Homélie prononcée le 21 avril 2024

"L’amour de Dieu ne se démontre pas. Il s’expérimente". C’est ce message que nous trouvons tout au long des lectures bibliques de ce dimanche.
Nous avons tout d’abord le discours de Pierre. Lui qui a eu peur de la dénonciation d’une servante qui l’avait reconnu comme disciple de Jésus au moment de la Passion et qui, face au danger qui pesait sur lui, a renié trois fois. Aujourd’hui, ce même Pierre affronte sans crainte les autorités de Jérusalem, celles-là même qui ont crucifié Jésus. Il répond que si l’infirme qui se trouvait à la porte du Temple a été guéri c’est par le nom de Jésus. Ce nom qui veut dire : « Le Seigneur sauve » comme l’ange l’a dit à Joseph pour lui demander de prendre Marie chez lui. Il n’y a pas de salut ailleurs qu’en lui. Salut, un mot difficile à pleinement comprendre, dont il est difficile d’apprécier toute la richesse et la saveur : il s’agit de la richesse de vie et d’amour auxquels tout homme aspire. C’est le Christ ressuscité qui répond à cette attente. "Aucun autre nom n’est donné aux hommes qui puisse nous sauver" est-il dit à la fin de la lecture. Jésus est l’amour de Dieu que cet infirme a expérimenté
La lettre de saint Jean va dans le même sens. Nous sommes peut-être trop habitués à entendre que Dieu nous aime. Peut-être sommes-nous devenus des enfants gâtés, qui prennent l’amour de Dieu pour un dû. Dans les grandes cités de l’empire romain, c’est aux oreilles de gens exploités et méprisés, à des mal-aimés à Corinthe, à Éphèse ou ailleurs que ce mot amour résonnait. Pour ces petits, c’était un véritable renversement. Le monde de l’amour n’avait rien à voir avec le monde du pouvoir et de l’avoir. Et aujourd’hui c’est bien la même chose.
"Mes bien-aimés, voyez comme il est grand l’amour dont le Père nous a comblés. Il a voulu que nous soyons enfants de Dieu" écrit un peu plus loin Jean dans sa lettre. Se savoir aimés par lui. Pour nous, cela a commencé au jour de notre baptême et cela se développe tout au long de notre vie. En sommes-nous bien conscients ?
L’Évangile nous présente ensuite Jésus comme le bon berger. La Bible utilise souvent cette image. C’est au moment du danger qu’on reconnaît le vrai berger.
Quand ça devient vraiment dangereux, le mercenaire ne pense qu’à sauver sa peau. Pour lui, les brebis c’est secondaire. Avec Jésus c’est différent. Sa priorité c’est d’apporter le salut à tous les hommes. Il est le "berger de toute humanité".
Jésus nous dit que le bon berger donne sa vie pour les brebis. Jésus, dans sa liberté, donne sa vie. Le texte de Jean nous montre Jésus dans une attitude souverainement libre. L’expression « donner sa vie » est utilisée 5 fois. Le scandale de la croix ne relève pas du tragique, mais d’un amour qui n’est renié à aucun moment.
Jésus donne sa vie parce qu’il sait que nous en avons besoin. C’est en lui que nous trouvons ce qui nous permet de vivre : la confiance, l’espérance et l’amour.
Il donne sa vie. Cela signifie aussi qu’il espère que nous la recevrons.
Est-ce que je l’entends me dire : « n’oublie pas d’ouvrir ta Bible pour écouter ma Parole qui te donne le courage… N’oublie pas de venir au rendez-vous de mon Eucharistie pour y trouver la force… N’oublie pas de m’appeler dans la prière, car je suis prêt à te tenir par la main dans les combats de ta vie… »
Il donne sa vie. Cela signifie aussi qu’il désire que nous la transmettions à d’autres. Il nous dit : « Accueille ma vie pour la partager. » D’ailleurs, quand Jésus se préoccupe des brebis qui ne sont pas de l’enclos, nous comprenons qu’il veut que la vie soit donnée à tous. Et quand il dit cela, il ne pense pas seulement à nous rassemblés aujourd’hui dans nos diversités. Il pense aussi à tous ceux qui ne le connaissent pas, ceux qui organisent leur vie en dehors de Dieu. D’une façon ou d’une autre, tous font partie de son bercail. Malheureusement, il se trouve des mauvais bergers qui font tout pour sortir Dieu de nos vies ; Mais Jésus ne cesse de vouloir "rassembler les enfants de Dieu qui sont dispersés".
Ce 4ème dimanche de Pâques est dans l’Eglise la journée mondiale des vocations. Le Seigneur compte sur nous pour participer à sa mission de bon berger. C’est pour répondre à cet appel que des chrétiens s’engagent, pour témoigner de lui. Le Seigneur continue d’appeler pour participer à son œuvre de rassemblement. Nous avons tous et toutes à nous engager pour cette mission. Ne disons pas que nous sommes trop âgés, trop jeunes ou trop fatigués ou trop occupés… Ne cherchons pas une excuse pour ne rien faire…l’appel du Seigneur est vraiment là. Et le Seigneur nous redit : "Ne crains pas, je suis avec toi."
Bien sûr, en ce jour où l’Eglise nous invite à prier pour les vocations, nous pensons à ceux qui perçoivent un appel dans un ministère de prêtre, ou de diacre, dans la vie religieuse ou monastique. Et nous savons qu’ils sont peu nombreux et que leurs ainés vieillissent. Mais pensons aussi, portons dans notre prière tous ceux et celles qui s’engagent à vivre en chrétien dans le mariage, dans le célibat choisi ou non.
Alors oui, prions le Seigneur : Seigneur, quel que soit notre état de vie, donne-nous force et courage pour rester fidèles à cette mission que tu nous confies, pour te connaître et pour témoigner de toi.

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